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Cours Toujours
21 septembre 2014

Tours

  • 21 septembre 2014

Pour ce troisième marathon de l'année, l'ambition est réelle avec un objectif de 2h45. Les 12 semaines de préparation sont maintenant terminées et je suis confiant quant à ma capacité à réussir aujourd'hui là où j'ai déjà trop échoué. Ma semoule traditionnelle avalée, je patiente maintenant en attendant l'heure du départ. Il est 8h30, le soleil au rendez-vous et il fait déjà bon ; départ à 9h00.

KM 0 : Je suis bien en place au 3ème rang aux côtés des grands favoris et des nationaux quand le coup de feu est donné. Je démarre de manière fidèle à mon plan d'entrainement dans les rues bondées de Tours direction le château de Villandry. Il y règne une très bonne ambiance et ce premier bain de foule est un réel bonheur. Je passe le KM 1 en 3m53 et continue ma progression sur une route globalement roulante. Seul depuis le KM 2, je traverse mon premier pont au KM 4 pour rejoindre les chemins de la Loire à vélo que je connais pour les avoir déjà empruntés. Je tiens un rythme un peu trop rapide et lâche un peu de mou pour revenir en 3m53. Je longe le Cher de près ou de loin à travers les champs de maïs ou via la nature plus sauvage ; c'est de toute beauté. KM 7 : J'ai depuis le deuxième kilomètre un concurrent en ligne de mire que je n'essaie pas de rattraper alors que deux reviennent doucement ; le public se limite ici à quelques riverains et les lignes droites sont déprimantes ; la vitesse est tout à fait supportable, ce n'est pour l'instant qu'un jeu de patience. KM 9 : Mes deux suiveurs finissent par me doubler mais vont trop vite pour le rythme que je m'impose. J'arrive enfin au KM 10 en 38m10 (40s d'avance sur l'objectif) et prends mon deuxième ravitaillement de la journée. Les sensations sont pour l'instant très bonnes et je reprends ma marche en avant toujours en bordure de Cher. KM 14 : Toujours aussi seul, je passe le tiers course en 53m30. La monotonie me guette quand au KM 16, j'entre dans le village de Savonnières où l'ambiance ainsi que les encouragements sont tellement spectaculaires que j'en ai des frissons. Cette entrée coïncide également avec le début d'un long faux-plat montant me menant au KM 19 et le château de Villandry.ChateauVillandry Je pénètre dans la cour de ce superbe château rejoint par un concurrent avec lequel nous jouons les équilibristes en faisant le tour des jardins sur un chemin de graviers où l'on dérape facilement. On y a perdu une vingtaine de secondes mais cela n'a pas d'importance quand c'est pour en prendre plein les mirettes comme ça. On reprend les rives du Cher mais le chemin n'est plus vraiment roulant jusqu'au passage au KM 21 en 1h21 avec des côtes, virages et faux-plats. C'est la mi-course mais je commence déjà à entrer dans le dur ; c'est beaucoup trop tôt mais j'entreprends de faire de la résistance. KM 22 : Je repasse par Savonnières où je ne suis plus le centre d'intérêt puisque je suis sur le chemin de halage en contre-bas de la route. Une bonne côte me ramène à celle-ci (et me scie les jambes au passage) et tout de suite à gauche pour traverser un nouveau pont. La foule y est bien présente et c'est bon pour le moral. Je reprends le bitume mais je ne suis plus abrité ni du vent ni de soleil et je souffre un peu plus encore. KM 24 :  J'ai toujours en ligne de mire mon concurrent du kilomètre deux avec qui je fais l'élastique sans jamais pouvoir revenir à sa hauteur quand je sens un courant d'air ; c'est la première féminine qui me passe sans que je puisse réagir. C'est une véritable fusée qui vient de passer ! Les kilomètres continuent de défiler et j'attends avec impatience mon second souffle qui tarde à se manifester. KM 27 : Un petit aller-retour  de 300m sur une route coupée en deux par des plots et on attaque la dernière ligne droite... de quinze kilomètres ; je souris au passage à mon devancier du kilomètre deux. KM 28 : La Mérille, village enthousiaste. KM 29 : Berthenay, village très enthousiaste ! Ça n'atténue pas la douleur mais ça porte un peu avant de reprendre le fil de l'eau en plein cagnard. Ça fade et des concurrents reviennent les uns après les autres. Je me console en me disant qu'ils portent des dossards "national". KM 30 : 1h58m30 ; il reste maintenant douze kilomètres à parcourir et je comprends que je peux oublier les 2h45 mais pas encore les moins de 2h50. Je pars en reconquête mais dès le KM 32 mon corps me rappelle à l'ordre avec de violentes piques dans l'arrière des cuisses. Les dix derniers kilomètres s'annoncent comme un enfer à vivre et je les compte maintenant à rebours. KM 33, plus que 9... et je profite d'un stand épongeage pour non seulement me vider une nouvelle bouteille sur la tronche mais également pour plonger ma tête dans une des bassines à notre disposition. Le soleil fait de très gros dégâts et de nombreux concurrents marchent. Saint Genouph, on se rapproche de Tours et donc d'un flot plus important de population qui encourage ; plus que 8. Les Pavillons, plus que 6 ! Le mental parvient à reprendre le dessus par intermittence mais la douleur finit toujours par reprendre le dessus avec violence. Je me refuse à marcher et maintiens un bon 14km/h ; insuffisant ! Plus que 4, j'en ai mangé des 4000m durant la prépa, ce n'est rien du tout. Il y a maintenant du monde partout et je me laisse porter par ces encouragements, ces sourires compatissants. Plus que 3, La Riche approche ; plus que 2, la foule est aussi présente que ma douleur mais je maintiens le cap afin de ne pas tout gâcher maintenant, il y a peut être une bonne place à jouer. Je me fixe comme dernier objectif de devancer mon adversaire du kilomètre deux encore et toujours en ligne de mire (on aurait peut être du travailler ensemble d'ailleurs). KM 41 : C'est le dernier virage qui débouche sur une ligne droite d'un kilomètre qui envoie directement à la délivrance. Le mental revient quand je me dis que ce n'est que quatre minutes d'éfforts ; les jambes déroulent et je reprends mon ami du deuxième. Je lui tape dans le dos en espérant qu'il suive, en vain. J'entame les derniers hectomètres et prends un véritable bain de foule. Je tape dans les mains du public venu en nombre, salue la famille massée non-loin et franchis la ligne d'arrivée en 2h53m23 ; pris de crampes. Ouf ! Un grand merci aux kinés qui m'ont remis d'aplomb (autant que possible).

 

Tours1

Ce temps est pour moi aujourd'hui une cruelle désillusion car je pensais pouvoir tenir mais je me rassure du fait que le premier termine à plus de 10 minutes de son record perso tout comme la première. Comment l'expliquer ? Le parcours ? Non, malgré quelques petites difficultés, il reste sommes toutes très roulant. La chaleur ? Certainement ! La défaillance ? Oh que oui ! L'excès de confiance ? Pas impossible. C'est toujours un peu plus d'expérince pour la prochaine tentative.
Côté classement, ce n'est pas si mal, 26ème sur 3600 devant de nombreux nationaux.

Un petit clein d'oeil a la famille qui a parcouru son premier 10km avec plus ou moins de réussite et de douleur. Quelque chose me dit que ca ne sera pas leur dernier...

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Commentaires
L
Bravo! il fallait tenir et avoir un sacré mental quand ça veut plus avancer... Je n'ai pas encore expérimenté...Mais...Gloups... Tu me fais flipper pour dans 5 semaines... D'autant plus qu'on peut multiplier par 2 le temps à courir dans mon cas... Hihihi!<br /> <br /> A + Steph
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